L’histoire de la musique à Retournac:

L’harmonie municipale a été crée dans les années 1900, sous l’égide d’un musicien passionné et extraverti, en la personne de Monsieur SILANOLI Jean. Son nom évoque, sans nul doute l’histoire de la musique au pays en bord de Loire.

Monsieur Jean SILANOLI (1881-1943), mobilisé pendant la 1ère guerre mondiale, est affecté à la musique militaire d’Aurillac, au 139ème régiment d’infanterie. Durant cette période, il transpose et écrit de nombreuses partitions. De retour de guerre en 1918, il crée l’harmonie municipale, donne de nombreux concerts et anime les célébrations officielles.

Monsieur Silanoli

Chef de musique, formateur né, passionné, il dispense, aux jeunes retournacois, l’élémentaire de la musique (solfège et découverte d’instruments). EN 1939, pour des raisons de santé , Mr SILANOLI, interrompt son bénévolat musical. Il est alors remplacé par Mr ABREAL.

 

Durant la période de guerre, dès 1943 , les prestations de l’harmonie se réduisent aux seules cérémonies officielles et à l’animation locale pour la St Jean.

A cette époque, chaque musicien en fin de formation se devait d’acquérir, d’entretenir et de renouveler son instrument. C’était un honneur pour le participant qui devait le faire briller pour les cérémonies et une fierté pour la famille.

Le conflit, la mobilisation, l’exode rural, déciment les effectifs ; malgré cela certains anciens de l’harmonie pérennisent l’activité musicale. De cet élan des pionniers feront naître la Conquérante de Retournac. Les musiciens se produisent, alors, dans le département en participant à de nombreux concours de musique. Un des plus marquants est le concours de musique de LANGEAC en 1949.

la_conquerante_de_retournac

Dès les années 1955 la conquérante appelée aussi clique devient la musique des sapeurs pompiers du fait que de nombreux musiciens soient aussi pompiers.

Dans les années 1970 la musique des sapeurs pompiers redevient harmonie municipale. En effet la présence de musiciens de formation scolaire, d’école de musique ou du conservatoire départemental apporte un côté éclectique . Certains musiciens sont même sélectionnés dans les musiques militaires de régions ou nationales. (6ème BCA, musique de l’armée de terre, garde nationale, 92ème de Clermont Ferrand etc …).

Les chefs de musique se succèdent au fil des années:

  • Monsieur SILANONI
  • Monsieur ABREAL
  • Frère CHABRIER Antoine
  • Monsieur FOURNIER Jean baptiste
  • Le Frère NAUTON joseph
  • Le frère DURAND
  • L’abbé ROUCHOUSE.
  • Monsieur MALFREYT paul
  • Monsieur BOCHER. jo
  • Monsieur COIN Daniel
  • Madame CHAMBLAS Sylvie
  • Madamoiselle TRIOLAIRE Elise
  • Monsieur VINCENT Damien
  • Monsieur CHALENCON Olivier

Dès 1985, davantage encadrée, l’harmonie s’affirme et cela sous l’égide de Monsieur Daniel COIN saxophoniste (directeur du CEG.) Ce dernier dispense avec assiduité, les formations, solfège et instruments et dans certains cas fait office de conducteur de bus !!!

Monsieur Daniel COIN motive et prépare dans un autre registre musical, certains musiciens à participer aux concerts départementaux, crés en 1989. De sont des initiatives musicales de grande importance pour toutes les formations du département, riche de rencontre, d’échange et mettant en avant une certaine qualité musicale .

Le premier concert eu lieu en décembre 1989, sous le couvert de la féderation des sociétés de musique du Puy et d’Yssingeaux(chef de musique: Guy BRUNON) . Au programme de la prestation : TE DEUM de GOSSEC.

Ont suivi le :

  • Concert du 28 Mars 1992 à Vals près le Puy : (1000 spectateurs 400 musiciens au profit de la croix rouge. (Direction Guy BRUNON).
  • Concert du 23 janvier 1993 à Vals près du Puy le 23 Janvier 1993 (lieu des répétitions CEG Retournac)

Au début des années 2000, l’harmonie modifie son répertoire musical et après plusieurs prestations dans différentes fêtes de la région, de nombreux articles de presse surnomment les musiciens « les Cariocas ». Nous en gardons alors le nom.

Pourtant aucun brésilien, et encore moins des brésiliennes, à ce jour ne font parti du groupe. Le groupe est né, mais nous restons sous le statut de l’harmonie municipale. Cette formation s’inscrit en parallèle del’harmonie avec un répertoire différent, mais avec les même musiciens. Des actifs, des retraités, des lycéens, une bande de copains, sont tous unis derrière notre valeureux président, et notre chef de musique, qui a le mérite de nous supporter et de nous apprendre les nouveaux morceaux. Nous ne sommes pas très nombreux, mais avec beaucoup de motivation, nous faisons connaître la musique de la fête dans notre pays d’auvergne.

En s’inscrivant dans le style de la banda, les Cariocas marchent sur les traces des bandas du sud Ouest de la France, de Gascogne, d’Espagne, de Languedoc-Roussillon et de provence. Les bandas rythment les férias, corridas, courses landaises ou fêtes patronales.

Qu’est ce qu’une banda ? Les bandas sont en fait des orchestres de musique de fête, des fanfares aux couleurs vives, parfois accompagnées de danseurs. Les bandas proposent différents répertoires, des musiques symphoniques qui vous mettent larme à l’œil, aux refrains de fête que l’on chante jusqu’au matin.

Activité théâtrale :

La conquérante c’est toute une histoire locale, avec ces acteurs, ces supporters, ces donateurs, ces bienfaiteurs, ces présidents honoraires et surtout une équipe de jeunes plein d’enthousiasme et d’idées.

La conquérante ne soutenait pas que l’activité musicale, en effet, les loisirs de l’époque étant modestes,il naît une activité théâtrale réputée, qui durant l’hiver occupait les musiciens à des répétitions plus ou moins tardives à la salle des conférences (route de vousse) . Les représentations données en exclusivité, les samedis soir et dimanches après midi s’exportèrent dans les communes voisines, St Maurice de Roche, SP pierre Duchamp, Siaugues St Romain.

Dés le 4 février 1934 un 1er concert instrumental suivit le 8 avril 1934 d’un concet et pieces de theatre furent donnés.

 

Les loisirs

Le rassemblement et l’encadrement de tous les jeunes de la commune, s’orienta vite sur d’autres activités beaucoup moins connues mais tout aussi motivantes, plus ludiques et festives. Il sut se créer des liens d’amitié, ( et plus ) grâce aux nombreux voyages (mixte pour l’époque ) la moralité, étant de fait mise en exergue par les « Frères » accompagnateurs .

Les sorties et voyages :

Dès 1943, les voyages et sorties organisés, furent l’occasion de moments inoubliables de convivialité. Les départs et retour en car, ou camion bus, furent l’attraction locale. La Conquérante réservait d’une année à l’autre l’exclusivité du car « grand tourisme » de Camille CHAMBON de Solignac S /Loire (Un Car ISOBLOC).Si la climatisation, le confort des sièges, les toilettes, le bar, la vidéo n’existaient pas tout s’improvisait sur place. On s’adaptait lors des arrêts aux périples du voyage.

Quelques exemples : le moteur du car isobloc ayant chauffé lors de l’ascension du Lautaret, les passagers le gravirent à pied et ce dans la joie collective.

De même à la frontière italienne où Camille confondit GASOLINE et GAS-OIL; il y eu après quelques kilomètres parcourus, soubresauts et cognements, spasme mécanique du moteur et arrêt définitif. Diagnostic : il fut procédé à la vidange du réservoir sur place et à l’arrivée par jerrican du bon carburant.

La toilette « collective » dans les fontaines des sites touristiques italiens attira à plusieurs reprises l’attention de la police municipale.

Les coffres du car regorgeaient de victuailles locales, vin des côtes de Vousse, alcools et Cartagène du Chambonnet,saucisson, pâté, lard, poulets, chocolat et friandises diverses, concoctés par tous. De quoi assurer l’intendance durant les longs parcours.

Durée du voyage Retournac /Milan /Turin par la nationale avec les aléas du voyage : une semaine . De retour le « chianti » italien contribuait à la bonne humeur et aux « épanchements affectifs »

On retrouve dans les archives :

  • Les premières sorties le 20 juin 1943 (sortie lac de St Front et le Mézenc)
  • Les gorges du Tarn
  • Le mont Mouchet,(1946)
  • Chambéry le lac du Bourget, le téléphérique de Grenoble le 30juillet 1949
  • Notre dame des Neiges le 22juillet 1945
  • Aven Armand
  • Palais des Nations à Genève, Génissiat le 31juillet 1949
  • Pont du Gard, Sète 1951
  • Albi 1951
  • Biarritz /lourde
  • Monaco, Cavalaire (1952)
  • Aven d’Orgnac ( 1952)
  • L’Italie (Milan ,Turin)

Les enterrements de vie de garçon de la Conquérante

Les premières « victimes » dès 1949 durent se soumettre aux rituels traditionnels, fardés de colifichets de toute nature. Ils vivaient leur dernier jour de « garçons ». A leur grand désespoir, la promise et sa famille voyaient le futur gendre dans un état physique défaillant.

Le cérémonial se perpétua jusque dans les années 1960. Il consistait au transport du futur marié dans un char à bras de FOFFEUR SABY menuisier. Le célibataire était confortablement couché dans le cercueil de bois traditionnel. Ce dernier était suivi de tous les participants grands et petits, ainsi que de la croix de défunt de garçon, ornée de cornes de bœufs, précisant par nom et date les victimes antérieurs du mariage. Un défilé se faisait dans la ville, avec des arrêts obligatoires dans toutes les tavernes où le rafraichissement été offert. Tout cela se passait bien évidemment en musique !!!!!!

La tradition tente de se perpétuée ce qui rappelle de bons souvenirs à certains anciens.

Le banquet annuel de la Conquérante

Tant attendu, le banquet, fêté à la St Barbe, faisait la joie et le bonheur des restaurateurs locaux. Les menus de qualité particulièrement raffinés, la qualité des vins et du champagne qui accommodaient ces fameux agapes de l’époque, faisaient la renommée du banquet.

En conclusion :

La musique, malgrès ses contraintes (apprentissage, répétitions, défilés), a su rassembler des hommes de tout bord, créer des amitiés, entretenir des liens, des traditions, mettre en exergue le respect des autres, la vie associative, et engendrer la bonne humeur. C’est cela qu’a apporté la Conquérante et l’Harmonie à tous ses acteurs et participants.

Anciens de la Conquérante ou de l’Harmonie si en toi sommeille quelques bons souvenirs, anecdote ou photos, avant que tout chavire dans l’oubli, fais m’en part, ce sera bienvenu .

Ignorer son passé c’est occulter l’avenir.

Merci aux personnes suivantes qui par leurs archives photographiques ont permis de réaliser cet historique local

  • Madame SARRAZIN (fille de Mr SILANOLI)
  • Madame COIN
  • Madame MALFREYT Simone et Ricou
  • Madame SUC et son Gendre Robert JOUFFRE
  • Monsieur CHALENCON Jacky